Angles sur Anglin

 

Les Celtes, les Pictons puis les Gallo-Romains se succèdèrent dans la région, laissant derrière eux d'autres vestiges, d'un passé plus récent celui-ci, montrant une activité humaine de la pierre au fil du temps. On rencontre tout au long de la vallée dolmens, menhirs et carrières de sarcophages. Une carrière de ce type se trouve notamment dans le cimetière de Ville-Basse.

       Tout comme l'Angleterre, Angles et l'Anglin tiendraient leur nom d'une turbulente tribu saxonne, les Angles, qui participèrent avant le Ve siècle à l'invasion de la Grande-Bretagne. Charlemagne dirigea une partie de leurs descendants restés en Germanie vers les bords d'une rivière, affluent de la Gartempe, qui avait nom Angla avant de devenir Anglin.

       Au Moyen-Âge, près de soixante fiefs dépendaient de la châtellenie d'Angles.

       La Guerre de Cent Ans débute en 1340 et un traité est signé en 1360 à Brétigny. Édouard III reçoit l'Ouest et le Sud-Ouest : la région est à nouveau anglaise. Par ce traité, Guichard d'Angles doit abandonner son château. Ensuite, Charles V, assisté de Bertrand Duguesclin, met tout en œuvre pour reconquérir le terrain perdu. En 1372, Angles tombe sous la domination du chevalier, à la grande joie des Anglois qui lui font fête et réjouissances pendant plusieurs jours.
À Angles, Guillaume de Combarel d'abord, Guillaume de Charpagne ensuite, réparent et consolident le château et le village. De leur côté, les religieux de Sainte-Croix restaurent l'abbaye et encouragent les habitants d'Angles et des paroisses environnantes à réparer, construire, défricher, labourer, ensemencer. Ainsi, la vie économique de la contrée se développe. En 1481, Louis XI accorde à Angles le rétablissement des Foires de février et juillet, ainsi que le marché hebdomadaire du lundi lui décernant, pour cette raison, le titre de Cité ou Ville.

       Durant les guerres de religions, les massacres se succèdent. Angles en est victime. En 1567, l'amiral de Coligny occupe le château.
       Les garnison d'Angles, de Clairvault, de Chauvigny, de la Roche-Posay et Preuilly, sous le commandement de de l'Aunay, gouverneur de Châtellerault, participent aux opérations engagées contre les protestants commandés par Coligny.
Pendant la guerre des Trois Henri, les Ligueurs s'emparent du château d'Angles. Le châteaux et l'abbaye sont pillés et incendiés, mais Louis le Chasteigner, prenant le parti de Henri IV, qui entre temps s'est converti au catholicisme, les combat.
Soixante ans plus tard, pendant la Fronde, la France redevient le théâtre d'odieux massacres. Angles est investie et les troupes s'y livrent aux pires excès. Condé est battu à Poitiers et le duc de Roannes, gouverneur du Poitou, délivre Angles.

 

Le château a été construit vers 1025 par Gilbert, évêque de Poitiers puis fut la possession de la famille des Lusignan au début du XIIème siècle.

Au XIIIème, les Lusignan revendent la châtellenie d’Angles à Gauthier de Bruges, évêque de Poitiers.

Personnage important : Guichard d’Angle naît au château vers 1310. Pendant la guerre de cent ans, il participe à la bataille de Maupertuis en 1356 qui voit la victoire des Anglais. Par le traité de Brétigny, en 1360, il doit céder la forteresse aux Anglais. Elle est reprise par Du Guesclin en 1372.

Au début du XVème, deux évêques entreprennent de remanier la vieille forteresse. Hugues de Combarel fait édifier un logis d’habitation qui évoque déjà la Renaissance. Le souci d’agrément commence à primer sur le souci de défense. Il modifie aussi le vieux donjon et signe son œuvre en y apposant ses armes sculptées : 3 coquilles Saint-Jacques et une demie molette d’éperon.
Guillaume Gouges de Charpaigne poursuit son œuvre.

La fin du XVème siècle annonce la fin des beaux jours de la forteresse. Pierre d’Amboise fait construire la résidence épiscopale de Dissay qui est préférée à la châtellenie d’Angles.

A cela succèdent les guerres de religion, les protestants, avec à leur tête Coligny, pillent le château et l'abbaye Sainte-Croix avant d’être battus à Moncontour.

50 ans plus tard, les épreuves recommencent et les partisans de la Fronde prennent la forteresse qui est reconquise en 1652 par le duc de Roannez, gouverneur du Poitou pour Louis XIV. A cette époque, un «audit » est mené qui déclare la forteresse comme ruine.

Une autre expertise est commandée en 1708. La conclusion est la même et le parlement de Paris exempte les évêques de Poitiers de leur devoir d’entretien.

En 1792, la forteresse, en ruine, est tout de même confisquée et la commune décide de l’utiliser comme carrière de pierres. Mais l’accès étant tellement difficile et la demande peu importante, les ruines seront sauvées.

Au XIXème siècle, elle est transformée en parcelles cultivables. Les Anglois y entretiennent leur jardin.

En 1882, le château est acheté par le baron de Puynode, propriétaire du château des Certeaux. Sa veuve revend le château à la société des Antiquaires de l’ouest en 1921 qui le fait classer monument historique en 1926 avec l’Eglise Saint-Martin et les restes de l’abbaye Sainte-Croix.

 

  le site du Roc aux Sorciers apparaît comme un site majeur dans la préhistoire européenne

Une frise sculptée, encore in situ sur plus de 18 mètres de long au fond de l'abri sous roche d'Angles, est un joyau de la préhistoire. Sur cette frise se côtoient de façon très organisée des bouquetins, chevaux, bisons, félins, femmes et autres thèmes rendus en entier et en grandeur nature pour certains, et notamment les femmes et les bouquetins.

 

http://www.roc-aux-sorciers.com/

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